Vincent Lelièvre, l’imaginaire habité.
Par Lénaïck Kunze
« Nuls beaux-arts ou école d’architecture pour celui qui depuis ses débuts prône l’apprentissage constant et l’autonomie, Vincent Lelièvre. Il développe, depuis ses 14 ans, son univers par la mise en place d’une « hygiène artistique », en reflète son appartement, véritable galerie habitée. L’entre-monde de l’artiste lillois, aussi fin qu’une feuille de canson.
Déambulateur passionné du quotidien, flâneur de la vi(Il)e, enquêteur de ses rouages, Vincent tisse son œuvre entre urbanité du réel et échappatoire de l’imaginaire. À la liaison, persiste l’écoute du crayon, frémissant au contact de chaque support. Ainsi, on découvrira avec surprise des créations tout format : gobelets, feuilles d’arbre, assiettes, et pourquoi pas, le corps. Un univers vivant et mouvant.
L’artiste le dit lui-même, l’« Instaboom » est au cœur de sa réussite actuelle. Interface planétaire où la langue et le déplacement ne sont que futilité, la plateforme populaire de partage d’image amène une gestion tout autre pour l’artiste, qui tend à redéfinir ce qui fait art et les acteurs gravitant autour. Derrière la messagerie instantanée des discussions passionnées avec ses admirateurs, mais aussi des projets. Aussi, on s’amusera à découvrir la « Collection Japon » entièrement mise en œuvre sur la plateforme. Créée et éditée pour La manufacture de Longchamp. Une collaboration avec le photographe Clément Decoster « Igniacio and the city » également, où le modèle homme se substitue au papier pour défier les lois de la perspective.
Heureux de sa condition d’artiste libre, Vincent Lelièvre s’amuse de la carte blanche et de l’encrier pour proposer sur chaque œuvre « Un truc qui sort de sa tête ». C’est ainsi qu’il pose son crayon et se laisse voguer à la (re)découverte de cet univers qu’il construit pierre par pierre dans une poésie graphique.
Bon vent. »